Nos routes sont devenues le théâtre d’accidents et de pertes en vies humaines. La majorité des victimes sont des usagers inconscients. La responsabilité n’incombe pas uniquement à ces derniers, mais également à l’infrastructure de base qui est soit absente, soit dans un état lamentable.
Un point noir est un endroit à haut risque du réseau où l’on trouve une concentration d’accidents. En Tunisie, et selon la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est considéré comme point noir un endroit où l’on a enregistré un nombre d’accidents supérieur à 10 durant une période de 5 années consécutives sur un tronçon de route d’une longueur de 850 m.
Dans ce contexte, le ministère de l’Equipement a recensé au moins 134 points qui peuvent présenter un danger pour les usagers de la route, surtout dans les régions qui présentent un relief accentué et montagneux. Pour traiter ces points, une estimation de l’ordre de 30 millions de dinars est nécessaire pour améliorer la sécurité routière.
Ralentisseurs de vitesse
Le moyen utilisé pour réduire la vitesse et augmenter l’attention des conducteurs est la signalisation. Mais dans certains cas, les signaux ne sont pas suffisants, car fréquemment des conducteurs n’adaptent pas la vitesse de leur véhicule aux exigences des signaux. Les ralentisseurs de vitesse ont été donc conçus pour obliger les conducteurs à lever le pied.
Le ralentisseur de vitesse le plus utilisé (le dos d’âne) consiste en une surélévation locale de la voie publique de forme particulière destinée à contraindre physiquement le conducteur à ralentir la vitesse de son véhicule. Le profil en long de ce ralentisseur est destiné à provoquer un inconfort croissant avec la vitesse de franchissement.
Les conditions et les règles d’implantation des ralentisseurs de vitesse sont fixées par l’arrêté du ministre de l’Intérieur, du ministre des Affaires locales et de l’Environnement et du ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire du 11 septembre 2017, portant approbation des conditions et des règles d’implantation des ralentisseurs de vitesse sur les voies publiques.
Aménagement des routes
La mise en place des ralentisseurs anarchiques par les citoyens sur le réseau classé a engendré beaucoup de dégâts pour les usagers de la route car ces ralentisseurs ne sont pas conformes aux normes.
L’intervention des directions régionales pour éliminer des ralentisseurs anarchiques s’est heurtée à une ferme opposition de la part des citoyens, même en présence des forces de l’ordre.
Dans le cadre du traitement des points noirs, le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire a tracé un planning quinquennal pour diminuer le nombre de points. A cet effet, le réseau classé de l’Etat a bénéficié de nombreux programmes liés à la question de la sécurité routière et qui concerne notamment : l’aménagement des routes pour augmenter leur capacité et assurer la fluidité de la circulation et le renforcement des routes.
Un programme autoroutier et l’éclairage public sont également prévus. Il est question d’assurer la mise en 2×2 voies des routes et surtout en zone urbaine. Le ministère compte, de même, réaliser des routes ceintures au niveau des grandes villes. La réalisation des ouvrages d’art (échangeurs, passages aériens et inférieurs, tunnels, etc .), des passerelles piétonnes et la mise en œuvre de quelques aménagements légers comme les ralentisseurs, bandes rugueuses, plots en verre trempé, plots solaires synchronisés, sont parmi les projets que le ministère compte concrétiser.
Une partie de ce programme est déjà réalisé, ce qui a permis, grâce à ces interventions, de réduire le nombre de points noirs qui sont passés de 145 en 2011 à 43 la en 2018.
